Rio...douché

"A demain , s'il ne pleut pas " . Voilà établit le tempo des travaux restant à terminer sur Madgic . Cette semaine , les avancées vont donc être minimes parce que le Rio Dulce a décidé de se montrer  "un poco humido " .Les journées sont ,soit pluvieuses avec quelques rares éclaircies , soit nuageuses avec averses . Espérons que les nuits soient ensoleillées. Le capitaine hésite à sortir son costume traditionnel: le poncho.

Poussés par la faim et la nécessité , l'équipage de Madgic brave les intempéries et trouve réconfort , au fond de la mangrove , à une petite table de l'Antojitos Karlitas . L'annexe à peine amarrée , quelques poules et chiens  ( en sursis ; uniquement les poules à priori ) viennent vous accueillir et vous conduisent jusqu'à l'entrée du palapa . Une nourriture simple mais pleine de saveurs vous est proposée accompagnée de quelques galettes de mais et d'un refresco au gout délicieux mais inconnu.

En attendant des jours meilleurs , les avitaillements du bateau sont entrepris .(nourriture , boissons pour quelques semaines ; eau ;gaz ; gazole....).

La pluie offrant un répit  matinal , les activités reprennent  sur le fleuve.Pirogues , lanchas , annexes et  voiliers se côtoient à des rythmes bien différents.

Le Rio Dulce est l'émissaire du plus grand lac du Guatemala : le lac Izabal long de 48 km .

Il prend sa source quelques kilomètres derrière le pont ,à hauteur du Castillo de San Felipe.Ses 43 km de long conduiront bientôt Madgic ,au fil de ses méandres, jusqu'à Livingstone et la mer des Caraïbes.

Enjambant le fleuve ,les mille mètres du pont relient  les 2 parties de la ville ainsi que le nord et le sud du pays . Les camions lourdement chargés escaladent et descendent avec grand bruit ce lien névralgique .

Cette simple chaussée goudronnée ,aux bords mal délimités, pénètre ensuite au centre  de la petite ville. Entourée d'échoppes , elle voit piétons , tuk-tuks , motos , pickups et gros trucks américains se mélanger sans se toucher dans un vacarme incessant.

A une centaine de mètre de cette unique artère , les pieds dans l'eau , le Sundog Café offre une vue à 180 ° sur toute la largeur du  fleuve étreint par une  forêt dense au vert profond . Quel plaisir de déguster une de leurs pizzas "con extra ajo"face à ce spectacle .On y rencontre des yachties littéralement attachés au Rio Dulce et qui n'en partiront plus .D'autres impassibles viennent ici profiter du temps qui passe en attendant la réparation de leur moteur et une pièce  en chemin depuis 3 mois.Des backpackers terrestres y font halte pour y  chercher une connexion internet et planifier leur prochaine étape.

Même en absence d'un soleil éclatant , la marina Nanajuana offre un cadre très agréable pour l'attente des haubans et n'oblige pas l'équipage à s’alcooliser au Sundog Café .

Madgic peaufine sa préparation , attaché au ponton de bois qui le retient encore pour quelques temps...

PS :Pour les envieux : la piscine est froide !