Le retour à l’eau de Madgic est prévu ce vendredi.
Mais au fait, quel jour sommes-nous ?
Le moment est venu. Le chariot de mise à l’eau se glisse sous Madgic et le soulève d’un mètre supplémentaire. Mais l’équipe de Tristan s’active encore pour remettre en place davier et safrans. Les 15 minutes nécessaires se transforment en ½ heure puis en heures. Les heures passent sous le regard résigné du capitaine en second. Le soleil décline. Les ouvriers des bateaux voisins finissent leur journée et quittent le chantier. L’équipage l’a compris : ce soir, il dormira encore un peu plus haut et un peu incliné.
Le terre-plein de la zone technique renvoie les rayons brulants du soleil en cette nouvelle après-midi. Le tracteur rouge de la Marina vrombit à nouveau. Cette fois Madgic parcoure lentement ses derniers mètres aériens puis s’enfonce progressivement dans l’eau. Les quillons disparaissent sous la surface. Le maillot de bain bleu clair de Madgic est enfin immergé !
Du quai, les marineros jouent avec succès au lasso et amarrent les quatre coins du bateau. Les moteurs sont remis en route. Un parfum de tension entoure l’équipage très concentré. Tout semble fonctionner. Pas d’entrée d’eau dans les fonds, les moteurs ne calent pas ; le bateau répond aux safrans fraichement réinstallés et slalome entre les voiliers de la darse. La première manœuvre de port de la saison s’exécute sans inquiétude. La « navigation » est courte puisque quelques dizaines de mètres sépare la darse du ponton sur lequel Madgic va passer sa première nuit à l’eau.
Bien amarré, Madgic retrouve le clapotis de l’eau du Rio Dulce sur les coques. Sur cette plateforme aux mouvements minimalistes mais incessants, l’équipage reprend progressivement ses marques.
Le monde s’ouvre à nouveau à lui.