Le jour se lève sur la baie de Buena Vista . L’ancre est relevée et Madgic quitte les grandes étendues d’eau d’El Golfete et commence sa descente du canyon poussé par le courant et le ronronnement des moteurs.
L’endroit est magique, le moment est rare. La forêt est dense et emprisonne le fleuve ; les arbres immenses et le canyon sont imposants. Le lieu appartient aux indiens mayas .
De nombreux pêcheurs sont déjà en activité dans leur barque. La dextérité du lancer de leur filet touche à la beauté artistique.
Le long du fleuve : une école, des habitations, un bar sur pilotis se succèdent . Un enfant assis dans l’ouverture de sa cabane en bois nous fait signe.
Aujourd’hui ,les singes hurleurs sont silencieux ;les oiseaux ne leur laissent pas la parole. Des aigrettes, par dizaine, observent Madgic progresser vers Livingston.
La lumière se fait plus vive sur ce dernier coude du fleuve : Livingston se fait pressentir presque à regret. Des pélicans volant en rase-motte ouvrent la route. Sur les premiers piers abandonnés de Livingston, des mouettes se sont rassemblées par centaine. D’autres pêcheurs baignant dans l’eau du fleuve déploient avec effort leurs filets .
La noria des lanchas puissamment motorisées s’accélère à l’approche de cette ville dont l’activité est liée à la vie du fleuve.
Madgic va officialiser sa sortie du Guatemala. Les bureaux de Raoul Veliz Morales vont à nouveau se charger des formalités, de sortie cette fois , avec efficacité et diligence
Le temps pour les équipages de Mr Happy et Madgic de retrouver l’ambiance de Livingston. Sa rue principale, ses petits commerces, ses quelques touristes , sa population mélangée : mayas , garifuna ,hispanique et rasta ….
Madgic munit de son Zarpe de sortie avance précautionneusement pour dépasser la barre de sable et ses eaux peu profondes qui délimitent le fleuve de la mer .
Faisant face à Livingston, le mouillage de Tres Puntas sera la dernière halte guatémaltèque avant de rejoindre le sud du Belize.