En ce samedi matin , des hordes de cyclistes , suréquipés pour faire face à toutes éventualités , se succèdent sur l’asphalte de la péninsule artificielle d’Amedor .Prêts à parcourir en groupe , les 12 kms aller-retour de cette jetée baignée par les eaux du Pacifique.Il est 8 h00 , le soleil vigoureux brule déjà les pistes cyclables et le chemin piétonnier.
Dans le chenal d’accès du canal, un Panamax , monstre des mers ,remonte vers le pont des Amériques accompagné de ses bateaux pilotes à la taille dérisoire.
La longue trace de la jetée avance vers le large , engloutissant sur son passage les reliefs des îles de Naos , Perico et Flamenco qu’elle relie maintenant au continent . Réalisée avec les roches extraites lors du creusement du canal , la Calzada d’Amedor (Causeway) protège l’entrée pacifique du canal de l’ensablement .
L’île Flamenco a troqué son rôle défensif de base américaine contre celui de marina et accueille les yachts haut de gamme et quelques voiliers voyageurs .Des passagers attendent d’embarquer sur le ferry rapide pour profiter d’un WE sur l’Isla Taboga , l’île aux fleurs ,qui est à portée d’étraves.
L’île de Périco se prépare à l’animation dans ses bars et restaurants tandis qu’ à ses pieds ,dans le mouillage de Las Brisas , les bateaux se dandinent heureux de bientôt changer d’océan.
Au pied du Casaway , les couleurs vives des pans d’acier du Museo de la Biodiversidad incite à la visite. Après ces 12 km parcourus , les marcheurs apprécient la climatisation des lieux et découvrent que les Amériques n’ont pas toujours été réunie .Le musée explique comment l’Amérique centrale s’est crée et a fait le pont entre le Nord et le Sud .Ce lien a permis un mélange unique des faunes et flores entrainant un bouleversement de la biodiversité mondiale.
Almedor - Causeway
Au nord de la ville , sportifs , familles et touristes investissent le Metropolitano Parque .Véritable poumon de Panama City , cette « forêt vierge en pleine jungle urbaine » est le refuge pour de nombreux animaux et des centaines d’espèces d’oiseaux .Reliée aux autres parcs du pays , elle permet les transferts animaliers entre les 2 côtes de l’isthme malgré l’extension de la capitale .
Les sportifs ,écouteurs sur les oreilles ,profitent de l’air pur pour courir vers le sommet du parc à 135 m d’altitude .Les touristes asiatiques se demandent pourquoi ils sont là. Les familles essaient de fatiguer , dès le matin , leurs enfants hyperkinétiques et bruyants à faire fuir en courant des paresseux . Oui , c’est ici , but ultime et graal de cette promenade ,que l’équipage espère enfin rencontrer un « perezoso » qu’il a surnommé le KoukouLouLou .
Le bruit des fruits qui s’écrasent dans les feuilles signalent la présence des singes ; des tortues plus discrètes se font repérées par les ondes qui parcourent leur étang ;un pic-vert à la tête rouge ( il y a des originaux dans toutes les espèces ) se casse la tête à défoncer l’écorce d’un arbre par des mouvements frénétiques ;des coatis fouinent le sol à l’ombre du sous-bois .
Au sommet du parc ,dans l’embrasure des branches , la vue s’étend sur le Causeway et sur la plantation de gratte-ciels.
Et puis , une boule sombre à peine repérable dans la cime des arbres , se met à bouger .La boule s’étire et se met en mouvement . « Au beau milieu de la foule , je le reconnais , c’est lui » : le paresseux avec son pelage verdâtre du aux champignons qui le rend presque invisible. Son déplacement , de branches en branches ,est lent mais sûr , agile et constant ; en tout cas suffisamment rapide pour qu’il disparaisse trop rapidement dans la touffeur de la forêt.
Veni , vidi ….( Le capitaine se sait plus qui est Vicky ?)
Metropolitano Parque
Sur le front de mer , la CInta Costera , l’ambiance est familiale .Les sportifs moins matinaux et plus enrobés profitent de la canicule pour accélérer leur fonte graisseuse. Les autres allongés dans l’herbe ou assis sur les bancs contemplent la baie de Panama . Des pélicans s’éclatent en faisant la bombe. L’immense promenade rapproche ,petit à petit , le promeneur des tours qui grandissent à vue d’œil pour atteindre des sommets insoupçonnés .La tour en forme de voile (D tower ) s’envole à 293 m ; tandis que la superbe F and F tower aux reflets bleutés affiche sa forme spiralée sur ses 243 m de hauteur .
Les vendeurs de boissons , de glaces , de granités et de pommes d’api sont autant d’occasion d’arrêt pour les promeneurs .
Sur décor de verdure , les silhouettes des tours et les eaux du Pacifique se mettent à scintiller dans la lumière du soleil déclinant qui se couche sur Casco Viejo , Almedor et le canal.
Cinta Costera
PS :
Certains nous ont posé la question ambiguë : « quelle heure fait-il aujourd’hui ? » .La réponse est univoque : « 33 degrés avec 6 heures de décalage »