Madgic emprunte le long chenal protégé qui mène à Achutupu , entre terre ferme et récifs frangés tous deux d’écume .Heureusement ,une luminosité salvatrice permet de déjouer les pièges tendus par les récifs .
Un petit hôtel avec ses bungalows multicolores égaie la rive face à la « ville » d’Ailigandi qui laisse apercevoir ses huttes agglomérées faites de branchages et couvertes d’un toit de palme .
Ailigandi
Seul, dans le vaste mouillage, Madgic a jeté l’ancre à quelques distances « del pueblo ». Les reliefs de la Sierra San Blas composent de leurs différents plans une toile de fond magnifique que griffent de leur voile les ulus du village.
A « Achoutoupou » aussi, y’a des « oulous » partout !
La baie fermée ne semble pas laisser, à première vue, la possibilité de poursuivre la route vers le village voisin de Mamitupu (Mamitoupou) . Un bateau de commerce colombien quitte le ponton surélevé en béton de l’ile et coupe en deux le paysage des cocotiers : le passage est découvert.
Sur terre, une petite cahute colorée et délabrée, borde la piste courte d’un petit aérodrome , seul lien quotidien rapide avec Panama Ciudad. Il débarque surtout des professeurs et un médecin qui se succèdent sur l’île. En cette saison, les quelques touristes habituels ne sont pas présents ; l’hôtel de la petite île toute proche n’est donc pas ouvert.
Dans le milieu de l’après-midi, une agitation s’installe sur les rives, du côté terre : la fin de journée de travail voit des ulus et des lanchas se remplir des cultivateurs revenant de la « montagne » et rejoindre le village.
Du large, les pêcheurs, eux-aussi, sont de retour vers Achutupu . Après un « Hola » cordial, un Guna dans son ulu , sous voile, lance d’une main 3 mangues ; le « regalo » survole les panneaux solaires et atterrit sans dommage dans le cockpit de Madgic .
Quatre femmes et quatre enfants dans une pirogue sans voile peinent de leurs coups de pagaies à se rapprocher de leurs habitations baignées par les eaux.
Retellio et son ami Ricky dans leur ulu, se rapprochent de Madgic et montent à bord après invitation. Ils nous questionnent et commencent à nous apprendre comment la vie se déroule dans le Guna Yala.
La pêche et l’agriculture sont les moyens de subsistance principaux. Les cocos , les bananes , les mangues ,le maïs et le cacao….sont cultivée sur terre , parfois à 2 à 3 heures de marche. L’approvisionnement en eau douce est aussi une préoccupation de tous les jours et nécessitent des allers et venues innombrables et quotidiennes loin en amont sur le rio.
Les politiques du pays, « actifs » en cette période présidentielle, apportent en définitive peu d’aide à long terme à la communauté guna.
Quant aux « cocodrillos » , ils ne sillonnent pas les eaux en journée mais aiment se promener ,la nuit tombée , aux abord du village à la recherche d’un petit chien.
L’équipage ayant déjà échappé à la marmite d’Isla Tigre attendra donc le lendemain matin pour découvrir le village d’Achutupu.
San Ignacio de Tulipé .Un présentiment !?
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