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Un Nautitech 40 en vadrouille
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Cayo Breton :avec les pêcheurs des Jardins de la Reine

Cayo Breton :avec les pêcheurs des Jardins de la Reine

Le moteur de l’embarcation de la Guarda Frontera de Casilda en panne, le despacho de sortie n’est obtenu qu’en début d’après-midi. Mais Madgic a décidé de larguer les amarres et de se déplacer de quelques miles pour se changer les idées….

Les voiles sont montées. La baie de Casilda s’éloigne dans le sillage de Madgic. Les contours de la ville de Trinidad et ses clochers s’estompent sur le fond montagneux de la Sierra.

La grande anse de Masio , toute proche ,servira de mouillage pour cette première nuit.

Madgic doit emprunter le Pasa Jobabo. Méfiez-vous des cartographies et des guides ! « Le chenal est clairement indiqué par deux balises - une petite bouée verte, côté Nord et une petite rouge, côté Sud, passez simplement entre les deux avec une profondeur minimale de 6 mètres »qu’ils disaient .Et quand vous arrivez , les fonds remontent pas comme prévu ,voire plus ,mais pas de balises ; juste une étendue d’eau qui ne veut pas jouer avec ses couleurs pour vous aider. Le génois est enroulé, les moteurs mis en marche. Les mains du capitaine en second  sont crispées sur la barre ,ses yeux sont rivés sur le sondeur qui ne fait aucun effort . Selon les calculs rapides du capitaine (dont l’âge récemment modifié n’entre pas en ligne de compte) , les trente centimètres supplémentaires  de la marée s’ ajouteront  au fond minimum 1 mètre 20 : Madgic survole de ses quillons le banc de sable et retourne vers des profondeurs plus raisonnables et pénètre dans l’immense baie de Masio .

Pour seule compagnie, quelques barques de pêche au loin et les bâtiments éloignés d’une pêcherie sur la rive. L’isolement est total.

Ensenada Masio
Ensenada Masio
Ensenada Masio

Ensenada Masio

Pour profiter du vent, Madgic se met en route vers Zaza de Fuera. Un thazard ne refuse pas l’invitation au souper du bord. La Caye n’est que mangrove verte avec une petite langue de sable pour agrémenter la vue .Le ciel est menaçant et annonce la couleur de la soirée.

Zaza de Fuera
Zaza de Fuera
Zaza de Fuera
Zaza de Fuera
Zaza de Fuera

Zaza de Fuera

Un vent soutenu permet à Madgic de faire cap direct sur Cayo Breton porte d’accès des Jardins de la Reine au nord. Les Jardins de la Reine ont été découverts par Christophe Colomb et baptisé ainsi en l’honneur de la reine Isabelle. Ils s’étendent sur 150 nM de long éloignés de seulement 50 nM de l’île principale de Cuba et de 80 nm des îles Caymans au sud.

Cayo Breton n’est que mangrove. Quelques haut-fonds sablonneux délimitent l’entrée de l’estuaire qui donne accès au lagon et livrent leur couleur dorée sous les reflets du soleil.

Madgic jette l’ancre entre récif et mangrove entourés de quelques bateaux de pêche. Ces bateaux vieillots en ferro-ciment accueillent dans un confort plus que sommaire cinq matelots pendant une dizaine de jours. Ce sont des pêcheurs de Casilda . Nous sommes à   la saison de la pêche à la sardine. Les langoustes, en période de reproduction de février à juin, « respirent un peu …mais seulement d’un œil ». Au loin, une station de pêche sur pilotis sert de base à ces bateaux pour leur ravitaillement et la récupération des fruits de la pêche.

Un de ceux-ci s’approche de Madgic, une barque à rame sans détache et vient à notre rencontre.

Les quelques mots d’espagnols appris permettent un échange plus facile. Le bord de Madgic se transforme en atelier de découpe « « poissonnerie » pour l’équipage. Les réserves protéiniques sont constituées pour les jours à venir.

La chaleur dépasse les 35 degrés à l’ombre. Le capitaine se met à l’eau pour se rafraîchir après ces efforts et avant de jeter tous les déchets des poissons par-dessus-bord On n’est jamais assez prudent.

Un barracuda trouve manifestement que le capitaine sent le poisson (c’est fort possible) et nage près de l’échelle de bain de manière anormalement excitée. Le capitaine remonte à bord, mal à l’aise de cet idylle naissante, à priori intéressée.

D’un mouvement brusque le mètre cinquante du barracuda s’élance sur la carcasse du vivaneau lancée par-dessus-bord et, de ses dents acérées, brise la colonne vertébrale du poisson dans un craquement sinistre.

Tout le monde à bord compte instinctivement ses doigts et doigts de pied ….

Une petite plage a fait de l’œil à l’équipage lors de son arrivée. L’annexe est mise à l’eau et le hors-bord installé pour découvrir l’estuaire et surtout espérer capter un filet de vent rafraichissant.

L’armature métallique du petit phare avec son panneau solaire au milieu de la mangrove trône sur les bords d’un mouillage bien protégé et accessible. La mangrove verdoyante côtoie en son sein le gris du bois mort omniprésent et lugubre.  Quelles sont les causes de cette destruction de la mangrove ? Le vieillissement normal ? les séquelles d’un cyclone ?

Au retour d’autres pêcheurs, entament une  discussion , après quelques refrescos ,cervezas et autres cordages ,  voilà le repas du soir  qui arrive  cuisiné à bord .

Cayo Breton :avec les pêcheurs des Jardins de la Reine
Cayo Breton :avec les pêcheurs des Jardins de la Reine
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Infos pratiques

Sortie sud cap Breton :  4 grosses bouées concentrées pointe ouest du  récif ( annoncé comme un piquet par  nv chart ; ou une bouée rouge par Navionics)

Cayo Breton :avec les pêcheurs des Jardins de la Reine