Madgic quitte le mouillage isolé et sauvage de Cayo la Trinchera et met le cap vers Cienfuegos
Les montagnes de la Sierra de Trinidad , coincées entre Cienfuegos et Trinidad , se dessinent majestueusement .
Du large, la côte se zoome progressivement et devient moins enchanteresse.
Une fois n’est pas coutume, ici, plus d’îlots de rêve et d’eau translucide. Tant mieux , la répétition de ces lieux d’exception et des superlatifs ,qui pourraient être jugés excessifs par certains, commençaient peut-être à en agacer quelques-uns[VD1] ….
Une grande ville apparait avec sa périphérie industrielle.
Le bâtiment austère de la centrale nucléaire marque clairement le début de la zone interdite qui s’étend jusqu’au phare de Guana del Este et comprend la baie historique des Cochons. Dans cette baie, quelques milliers d’exilés cubains soutenus par les américains avaient essayer de reprendre le pouvoir en 1960 et de renverser Fidel Castro. Volontairement non soutenus par l’aviation de JF Kennedy se fut un échec.
Un petit phare blanc marque l’entrée dissimulée du goulet qui donne accès à la baie de Cienfuegos .
L’imposant Castillo de Jagua (1745) de ses hauteurs surveillent les entrées ; même si le pirate Sir Drake et comparses ne font plus courir de risque à la ville. L’ hôtel Passacaballos à l’architecture linéaire fait face , à l’endroit même où les passeurs faisaient traverser les chevaux. Les cabanes des pêcheurs au bord de l’eau finissent de donner son cachet à l’endroit.
Et puis une baie immense s’ouvre aux yeux du navigateur, celle-là même dans laquelle Christophe Colomb et ses navires jetèrent l’ancre en 1494. Il nomma la baie « port de Jagua » , nom des premiers indiens qui y habitaient.
Les nombreux mâts sur tribord signalent l’approche de la marina et du mouillage. De l’autre côté de la baie, quelques cargos à l’ancre font face aux structures portuaires. Le pétrole du Venezuela se décharge par ces quais.
Au fond de la baie, le dôme du Palacio de Gobernio et le cloché de la cathédrale indiquent le centre de la 5ème ville du pays.
La ville fut vraiment fondée en 1819 par un bordelais de retour de Louisiane , JLLdCdP pour les intimes (Jean-Louis Laurent de Clouet de Piettre ) et nommée Cienfuegos en honneur du gouverneur de l’île et non pas du révolutionnaire castriste Camille Cienfuegos.
Quelques bâtisses de style néoclassique (caricaturalement, style Disney World ) égaient de leurs couleurs vives les berges du malecon et le quartier résidentiel de la pointe Gorda . De 1900 à la révolution de 1959, la mafia américaine , notamment sous le régime de Batista,venait profiter de ces lieux et de ses casinos en bord de mer.
Aujourd’hui, transformés en hôtels d’Etat, certains comme le Palacio Azul accueillent les touristes à proximité du centre-ville.
L’équipage de Madgic espérait attendre le lendemain matin pour débarquer à la marina et réaliser les formalités de passage mais le canot à moteur de la Guarda vient lui rappeler qu’aucun délai n’est accordé.
Un soleil matinal déjà ardent annonce une nouvelle journée « chaleureuse » . Le malecon fait reprendre contact à l’équipage avec la civilisation cubaine. Le contraste avec la tranquillité des Cayes est brutal.
Plus animées, les artères du centre-ville sont parcourues en tous sens par les bus locaux, les vieux taxi Lada et quelques vieilles voitures américaines. Quelques coups de klaxon couvrent le brouhaha général ambiant ; la musique s’échappe des bicitaxis qui parcourent les rues au prix des efforts sportifs de leur conducteur.
Blocs d’habitation après blocs, les colonnades des bâtiments offrent au promeneur une ombre bienvenue le long de l’artère principale .
Une petite zone piétonnière aux commerces multiples et centres commerciaux ( !) conduit au Parque José Marti , classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Le Palacio avec son dôme rouge (1924) et ses drapeaux flottants donne un caractère solennel à la place. Autour des jardins et des bancs de la place, la cathédrale achevée en 1869 complète le cadre avec le Teatro (1900), le Colegio San Lorenzo (1927) et le Palacio Ferrer (1910 ).
La « Perla del Sur » ne séduit pas l’équipage de Madgic, l’alchimie ne s’opère pas comme à Trinidad ou dans le vieil La Havane.
A deux pas de là, les quelques étals du mercado ombragé permettent de trouver fruits et légumes qui commencent sérieusement à manquer à bord depuis l’arrivée à Cuba.
A l’angle de la longe calle 37 et de l’avenue 40, sous ses colonnades, le restaurant d’état Las Mamparas ouvre ses lourdes portes massives en bois foncé . Quelques serveuses cubaines souriantes et tirées à quatre épingle servent une excellente Ropa Vieja….le plat préféré du capitaine en second .
La ville peut bien proposer quelques avantages
Infos pratiques