Le mouillage de Cayo Grande a offert sa protection et sa vue panoramique sur les reliefs de l’île aux Pins.
Sur la route du retour vers Cayo Largo, Madgic , relève l’ancre au lever du jour et emprunte le Pasa de Quitasol bien balisé pour accéder au chapelet de cayes de l’Archipielago de Cannareos
Eole, d’une humeur conciliante, permet, dans son immense clémence, à Madgic de descendre sous voile au milieu d’une étendue d’eau émeraude féérique.
Dans l’entrée du Pasa Hicacos qui mène à Cayo Campos, un camp de pêcheurs sur pilotis entouré de mille nuances de vert et de bleu tranche avec la mangrove impénétrable avoisinante. En toile de fond, quelques aigrettes blanches profitent du soleil et de la quiétude des lieux. Un bateau de pêche remonte le chenal pour rejoindre son appontement isolé et croise Madgic.
Le chenal entre les rives de mangrove des deux cayes se rétrécit. Un mouillage magique se dessine, protégé derrière sa barrière de corail. Un endroit qui ravit, émerveille et surprend encore les navigateurs au long cours ; un lieu où les équipages resteront plusieurs jours et qu’ils n’auront pas envie de quitter : une immense piscine bleu turquoise sur lequel quelques voiliers, déjà à l’ancre, se balancent et attendent Madgic.
Les cocotiers sur la petite plage s’agitent langoureusement au rythme du vent ; au loin ,les vagues s’écrasent sur le récif ; les hauts-fonds ,qui interdisent un accès direct par la mer, sont décorés d’un banc de sable qui apparait et disparait au gré de la marée….et l’eau translucide et tiède invite à la baignade.
Les gardiens de l’île, de retour de pêche viennent nous saluer chaleureusement avant de regagner leur campement. Au fond de leur petite barque, quelques belles langoustes, plus que fraîches, agitent leurs antennes.
Cayo Campos est une île vouée à la protection de la faune et de la flore. Dans le lagon au centre de l’île, quelques crocodiles de 3 ou 4 mètres augmentent leur taille d’année en année…parait-il. Vers neuf heures, des macaques accourent par centaines sur la plage : c’est l’heure du repas offert par la maison. Un mâle grognon fait sa démonstration d’hégémonie . Une femelle vient délicatement prendre en main ses morceaux de coco dont elle semble de toute évidence raffoler. Les iguanes ont trouvé le temps trop couvert ce matin pour daigner se déplacer. Les agoutis ne se montrent pas au cas où les langoustes viendraient à manquer ….
Les deux gardiens vivent ici 1 mois durant avant d’être relevé. Luis, d’une forme égale à sa gentillesse, a 71 ans et est retraité mais se plait avec son compère Arnoldo sur ce bout de terre.
En sirotant une noix de coco fraîchement cueillie, l’équipage écoute les explications de Luis.
Les singes ont été introduit sur l’île pour des recherches scientifiques avant la Révolution castriste. Après celle-ci, les singes ont été répartis dans des zoos ou sont restés sur place. Ils bénéficient ici d’une nourriture et de compléments étudiés pour garder une espèce en pleine forme. La multitude des petits gambadant en tous sens ou accrochés au ventre de leur mère témoignent de l’excellente santé du groupe.
Les jours se succèdent ….