Poisson d'avril ?

Les préparatifs matinaux terminés ,le top départ vers la Martinique est donné ce ... 1 avril 13h00 .

Madgic et Kivaou glissent sur les eaux translucides de Cayo Sal . Le soleil et le vent du sud sont parfaits pour une mise en quillons.

Le phare de Guana del este s’éloigne dans le sillage . Reviendrons nous un jour à Cuba ? la sortie officielle de Cuba à Cienfuegos n'ayant pas été faite.

Pas la peine de faire le coup du saucisson sur la table et des doigts de pied en éventail  au passage de Moea le TS 50. Parti après Madgic il disparait déjà à l'horizon : agaçant ce type de bateau .

La lune indifférente aux soubresauts universels prend sa place imperturbablement dans un ciel rempli d'étoiles comme seule la mer peut en offrir.

Comme un arbre automnal , le mât se balance dans ce décor étincelant et y ajoute sa lumière.

Le vent devient asthmatique , le gennaker vacille.Les voiles impuissantes sont affalées. Les coques se balancent indolentes sur l'immense étendue sombre tandis qu'une drisse insolente cogne sur le mât et agace le capitaine ( +++). Les moteurs sont appelés à la rescousse pour essayer de rejoindre la destination avant la nuit suivante.Ce premier ronronnement bénéfique déclenche inexorablement le compte à rebours de l'autonomie en fuel.

Le feu de mât de Kivaou , compagnon de route , s'estompe au fil de la nuit et disparait avec le jour naissant.

Un bruit métallique rebondit sur le pont .Le capitaine somnolent se lève en sursaut inquiet.Au pied du mât , l'axe du vit-de-mulet ( pièce qui solidarise  la bôme au mât)est brisée en 2.La grand-voile est affalée en vitesse.

Les idées fusent :avons nous la pièce ? pourrons-nous la changer ? Si ce n'est pas le cas , il sera impossible d'aller en Martinique! quelle autre alternative ? La situation pourrait vite devenir précaire en fonction de la météo ...

Une heure plus tard , la réparation est terminée et Madgic

Un souffle asthénique pousse doucement Madgic vers sa destination. Le capitaine en second est excédé par cette lenteur. De plus , l'arrivée avant la nuit tombante devient de plus en plus improbable.

Le spi - cette grosse voile ballon pleine de puissance - est appelée à son tour à la rescousse.L'équipage n'est pas trop rassuré depuis que cette voile indomptable et capricieuse a décollé 3 mecs du trampoline lors du passage d'un grain atlantique.

Never said, never again 😉.

Le fin tissu jaune et bleu déhale Madgic avec un peu plus d'entrain. Après ces 'heures de manœuvres incessantes , l'équipage aspire au repos mais le spi ,comme un enfant turbulent, requière une attention soutenue sous l’œil concentré du pilote.

Le soleil cogne et ses ardeurs ne sont pas tempérées par un souffle rafraichissant.

Dans les dernières lueurs de cette deuxième journée , Madgic retrouve ses copains et jette l'ancre derrière eux ( un peu trop loin finalement )

Vent : faible Mer : ok Météo : message quotidien de Searout Passage d'un front froid prévu dans 48 hrs (restons positif , ça va rincer le bateau ).

Physique : sommeil : difficile d'entrer dans le rythme des quarts ; lipothymies

Moral : bon , nombreux messages reçus

Nourriture : ok ( A noter 3 paquets de 18 cookies à diviser par 21 jours = moins de 3 par jours 😏)

eau potable : ok

Energie : ok

Diesel : ok