Madgic se réveille dans la belle baie de Santa Catalina entouré des 15 bateaux du rally de l’Ocean Cruisers Club.
L’équipage doit régulariser son entrée sur le territoire colombien. Petite particularité colombienne, les « Port Authorities » ne traitent pas avec le « capitan ». Sur Providencia , l’unique agent et intermédiaire s’appelle Bernardo Bush .Son espagnol est aussi incompréhensible que son anglais ; quant à son créole anglais ….N’ayant pas compris s’il devait patienter ou débarquer ,l’équipage décide donc de descendre à terre …. les heures s’égrenant , il lui semblait manifeste que les autorités ne se déplacent pas à bord.
Caraïbe dans l’âme, britannique par obligation et colombienne depuis 1928, Providencia affiche sa différence. Les 5800 habitants de l’île, protégés de l’immigration massive, cultivent leurs singularités. Une question posée en anglais, trouve sa réponse en espagnol et son explication en créole. Ces Raizales sont le fruit du mélange ethnique entre les colonisateurs et leurs esclaves principalement jamaïquains.
La rue principale de Santa Isabel grouillent de scooters en tous sens et regroupe l’activité commerciale de l’île tandis que quelques anciens insulaires, bien tranquilles, discutent à l’ombre des arbres.
Après avoir trouvé le bureau de Mr Bush et de brèves salutations, le local de l’étape ordonne au capitaine : « Quick , fellow my son ». Le capitaine croyant que le temps était compté, comme dans un James Bond , abandonnant son équipage , se retrouve assis à l’arrière d’un scooter …muni de sa seule casquette !Le conducteur , toujours stimulé par ce mystérieux compte à rebours , fonce ,ne roulant ni à gauche ni à droite mais à l’endroit le plus fluide de la circulation .Rapidement ,il atteint les bureaux du Port Authority ….Après 2 heures d’attente , le capitaine en ressort ….presqu’en ordre puisque les passeports sont gardés : l’Immigration étant retardée au port , allant arriver et finalement étant en congé .
La découverte de l’île peut néanmoins commencer.
Providencia et Santa Catalina ,séparées par le canal creusé par les corsaires anglais pour leur défense, sont reliés par un pont récent mais ayant subi les outrages climatiques.
Sur les hauteurs, quelques canons témoignent des vestiges défensifs du fort Warwick et de l’occupation anglaise. En contrebas, une belle plage invite à la baignade ou au snorkeling. Dans les grottes, baignées par la mer, le trésor du pirate Morgan maitre des lieux en 1670 semble encore caché au fond des cavités rocheuses.
Santa Catalina
Les panoramas sont magnifiques ,l’ambiance est sereine. Les habitants assis devant leur maison en bois multicolore ou se reposant ,suspendus dans leur hamac, vous saluent .Les barques de pêche bordent le rivage qui troue par endroit la mangrove .
L’alchimie se fait progressivement : l’équipage tombe rapidement sous le charme de Providencia et est déjà avide de découvrir davantage cette île sur laquelle il fait manifestement bon vivre.
Sur le chemin retour, un arrêt bien mérité s’impose. Sous la veille attentive d’un Bob Marley mural , une musique reggae s’échappe d’un bar au drapeau jamaïquain et à la décoration atypique . Une vieille voile sert de toit tandis que quelques vieux cordages et parabattages « flottés » créent l’ambiance autour de bancs de bois aux couleurs rastas. Le lieu est agréable tout comme le propriétaire des lieux est accueillant et « cool, man ».
Au retour, le calcul de résistance du pont et de sa rectitude ne semble pas altéré par ce « coco loco » rafraichissant.
Santa Catalina
Infos pratiques :
Carburants : pas de dock pour voilier ; à la sortie du village sur la route ouest ; possibilité d’accès à proximité avec annexe ( petite plage à gauche du petit hangar à barques -toit vert )