Nouveaux horizons... nouveau défi

Bichonné par son équipage les 3 dernières semaines avant sa sortie de l'eau ,Madgic semble déjà prêt  à reprendre la mer vers de nouvelles escales , de nouvelles populations accueillantes ,vers de nouvelles iles paradisiaques au sable blond et aux palmiers agités par l'alizé.

La réalité est un peu différente si Madgic et l'équipage veulent être au rendez-vous .

Les 7 mois passés hors de l'eau doivent être mis à profit pour redonner à Madgic son éclat originel.

Certains  travaux sont planifiés ....d'autres constituent  ,par contre ,des surprises de dernière minute.

A la marina de Nanajuana, Tristan et son équipe d' artisans guatémaltèques auront en charge coques et ponts de Madgic : vérification de l'étanchéité des étraves , polishage du gelcoat , réparation du pourtour du trampoline ( à priori l'entrée d'eau est trouvée, on ose y croire ).

Carlos Emmanuel s'occupera des boiseries : nouveau vernis pour les menuiseries du carré , changement des lattes de teck extérieur qui n'ont pas apprécier le soleil ,main courante qui a cédé sous le poids du capitaine .

"Mais non , je suis pas gros"

Le tambour de l'enrouleur semble bourré d'arthrose et rechigne à réaliser avec souplesse ses rotations incessantes et à  se plier aux désirs du génois.Il demande qu'un  remplaçant rentre en jeu.

En haut du mât , le capitaine ,qui vérifie régulièrement le gréement ,constate avec contrariété qu'un hauban pourtant récent montre des signes de faiblesse.Un des torons du câble inox est cassé comme une vulgaire corde de guitare.Pas de compromis dans ce domaine , un  nouveau hauban devra  aussi prendre place dans les colis qui  traverseront  l'Atlantique .

L'inspection des dessous de Madgic avant son calage sur le terre-plein à côté de ses petits copains montre du jeu dans les bagues de safran.Les safrans sont donc déposés . De nouvelles bagues trouveront donc aussi  une place  dans les colis au départ de la France.

Les colis ....Parlons-en !

Pour être très concis , les colis se sont envolés..... Voilà : tout est dit .

Non seulement ,ils ont pris l'avion mais personne ne sait où ils sont depuis 2 mois .

Surtout le "service" Colissimo de La Poste  qui en a la charge.

Ils ont réellement tenu à rassurer le capitaine :"Vous serez remboursé 90 jours après la date de la première réclamation ". En sachant que les appels  à la plateforme téléphonique aux accents colorés ne sont pas tracés et que seule la déclaration sur internet fait date.

Il suffit donc de tout recommander ....et de tout réenvoyer ...et que les colis arrivent avant que Madgic largue les amarres. En fait c'est assez simple .On ne comprend pas pourquoi cette situation rend un peu le capitaine nerveux .

Heureusement ,La Poste n'envoie que des colis et pas de fusées dans l'espace .Elle arriverait à couler des bateaux sur les océans.

Mais les projets constituent  la meilleure thérapie face aux petits tracas organisationnels qui émaillent la vie active de terriens prêts à vagabonder à nouveau .

Les cartes marines dévoilent la route au large de la pointe du Honduras entre bancs de sable et  pirates. Les Pilots Charts promettent , dans la mer des Caraibes ,des vents soutenus et espérons pas trop contraires .Cartegena de Los Indios , la colombienne, fait déjà rêver .Le "Panama Cruising Guide " décrit  les mouillages des îles San Blas où l'équipage verra plus d'indiens Kunas que de crocodiles ..du moins il l'espère.