Madgic , souvenirs et images plein la tête, s'approche de sa prochaine aire de repos.Il a décidé cette année de sortir ses quillons de l'eau pour se refaire une beauté et cavaler de plus belle l'année prochaine .Il a opté pour la Marina Nanajuana.
Très bon choix : le parc arboré de l'hôtel avec ses bungalows les pieds dans l'eau et la piscine avec vue surplombant le Rio Dulce constituent un décor agréable et rafraichissant sous la chaleur accablante.
Mais flash-back sur le choix de la marina et la sortie de l'eau
Madgic a en effet hésité entre deux options: s'envoler classiquement suspendu aux sangles du travellift de Ram Marina ou sortir à Nanajuana posé sur une remorque tirée par un tracteur comme un petite vedette à moteur.
Madgic préfère Nanajuana mais une grande incertitude plane sur la faisabilité de la sortie de l'eau vu la faible largeur entre les coques de Madgic : en clair ,faisons simple et direct ,la remorque de Nanajuana a-t-elle suffisamment de place pour ne pas défoncer les coques de Madgic?
Première phase de décision: nous supposons que l'équipe de la Marina a du faire appel à Jean-Pierre Foucault puisque 50% estimaient que oui ; 50% estimaient que non.
Deuxième phase.Une rigueur scientifique s'impose donc :il est indispensable de prendre des mesures précises !Edgar Quinonez ,responsable de la marina nous promet de venir effectuer les mesures sur Madgic à l'ancre...aujourd'hui ; en fait...euh non ...demain ; finalement , trois levers de soleil plus tard , "ce serrra plou fazile si la bateau est à quai."
Troisième phase .Madgic est à quai :Edgar , le grutier et le caleur scrutent du quai les dessous de Madgic. Leurs avis est sans appel, compas dans l’œil et en cœur : "ça passe ".
Heureusement que les compétences mathématiques des Aztèques sont légendaires.
Pour se rassurer partiellement , l'équipage de Madgic observent les 19 tonnes d'un Lagoon 450 extirpées de l'eau suivi d'un Belize 43 bien défiguré qui fait pitié et cherche un peu de répit (martinguale explosée , chute du mat , filières arrachées , arrière percuté par un cargo cubain ....)
Nanajuana - Alentours vus de haut
Le jour J est arrivé : Madgic traine un peu des quillons mais quand il faut y aller!
La remorque glisse sur la rampe de mise à l'eau et s'enfonce sans encombre sous les coques de Madgic.
Un concert inhabituel résonne sur la darse . Des petits coups de marteau répétés cherchent longuement les appuis les plus robustes pour supporter les 8 à 9 tonnes de Madgic .En apnée le plongeur ,qui a récupéré de sa noyade de la veille ,glisse enfin les différentes cales de soutien.
Le tracteur s'ébroue ; le moteur 4 temps de la remorque active les vérins hydrauliques .
Madgic s'élève imperceptiblement .Les coeurs se ralentissent surtout celui du capitaine en second.
Le plan incliné est gravi , les quillons ne touchent pas , le bateau ne craque pas .
Madgic gagne le terre plein brulant ; les monocoques alignés lui font une haie d'honneur .(normal).
Le grutiers le positionne avec attention à côté de ses petits copains près desquels il va passer 7 mois. Juste avant le poser final , les safrans sont enlevés pour réparation.
Mais ça , c'est une autre histoire qui commence.....
Nanajuana - Aire de carénage
Quant à l'équipage maintenant SDF (Sans Domicile Flottant ) il est accueilli à bord du sympathique Red Cloud encore à l'ancre sur le Rio Dulce ,pour quelques soirées bien agréables ,même si ce sont les dernières .....cette année.