La nuit "pétolesque" et le message du routeur confirment l'instabilité de la météo.
Le soleil se lève .Madgic reçoit les messages et la position de ses copains Kivaou et Moea perdus de vue depuis longtemps.
Un vent faible pousse Madgic vers la Jamaïque . "Dis-moi où tu vas , je te dirai d'où vient le vent" Néanmoins ,cette avancée lilliputienne vers la Martinique brise l'insupportable sur place des 2 derniers jours .Il reste 1000 nm à vol d'oiseau vers la destination finale.
Entre le large et la terre cubaine , l'hirondelle fatiguée n' a pas trouvé son chemin et est revenue mourir sur le pont de Madgic : mort dérisoire dans cette hécatombe mondiale.
Voilà...
La mer est belle , le vent agréable mais contrarie la progression de Madgic . Dans un moment de folie ,le speedo a des hallucinations ( ou est-ce le capitaine ?) et affiche fièrement un 16 nœuds de vitesse.
La vitesse réelle est tout autre. Madgic tire des bords "carrés" : pour 4 nM parcourus , le waypoint se rapproche de 1 nM. ( grâce à la dérive des continents probablement )
Petit calcul (démoralisant ): un catamaran parcourant 120 nm/ jour se rapproche en fait de sa destination de 30nM/jour; sachant qu'il reste 990 nM , calculez le nombre de jour de navigation avant l'arrivée au port et la longueur de la barbe du capitaine.
Après 10 heures de vent faible , la pétole s'installe à nouveau et joue avec le moral de l'équipage .Les étraves écartent imperceptiblement les flots et montent avec lenteur à la verticale tandis que les jupes arrières s'écrasent dans l'eau et s'éclaboussent dans un mouvement potache. ( Et elles trouvent ça drôle)
La question de faire demi-tour est envisagée sérieusement . Quarantaine à Kingston ou aux îles Caymans ? Arrêt en route à Haïti peu sécure ou en République dominicaine après accord le l'ambassade de France (fermée et gérée à ...Cuba ) ?
Un délai de réflexion est accordé à l'équipage : un vent plus établi est promis dans 24 heures .