Madère : incontournables levadas

Quand dans une même phrase le capitaine en second vous dit " Il va faire chaud aujourd'hui bien qu'il y ait des nuages ; tiens il pleut " , vous savez que la météo du jour va compliquer les ballades en montagne.

La journée commence donc par la visite du musée de la baleine à Caraçal , port de pêche actuellement mais ancienne ville baleinière.

La chasse aux cachalots a commencé à Madère après la seconde guerre pour ne prendre fin qu'en 1981. Le musée relate en détail dans sa première salle toute cette activité tournée vers l'extraction de l'huile de baleine qui avait à cette époque de nombreuses utilisations ( mécanique , cosmétique , horlogerie ....).

Evidemment , les amoureux de la mer préféreront la 2ème partie du musée consacrée au monde des cétacés. Les projections 3d abordent tous les aspects de la vie des cétacés avec beaucoup de pédagogie : une visite de 2hrs à ne pas manquer.

Visiter Madère sans programmer une randonnée suivant le tracé d'une levada semble inconcevable. Les levadas sont des canaux d'irrigation dont la fonction est d'amener l'eau des versants Nord de Madère plus arrosés dans le Sud plus sec mais propice à l'habitation et la culture.

Il est possible de les suivre des kilomètres durant.Mais ces levadas situées au Nord et en altitude semblent rarement bénéficier de soleil et sont souvent dans les nuages bas et la pluie.

La levada do Rei près de San Jorge , située à entre 530 et 710 mètres d'altitude , attend l'équipage de Madgic.

Après un arrêt pour déguster un bolo do caco , nous observons la montagne engloutie dans les nuages .Un petit crachin essaie de fissurer le moral de l'équipage .Mais celui-ci est prêt à endosser les cirés !

Casquette , crème solaire et lunettes sont oubliés dans la voiture .Le contraste de météo entre la montagne et la côte est rapidement tangible .

La levada de Rei est longue de 10 km et se parcoure en 3 hrs .Le dénivelé est celui des canaux d'irrigation et donc insensible.

Des poissons s'exercent à la nage à contre courant ; quelques fleurs surfent sur le flux paisible de ces canaux larges de 50 cm et profonds d'une vingtaine de centimètres.

Le tracé sillonne la forêt subtropicale humide et dense .Des dizaines d' odeurs interpellent le promeneur . Les fougères au pied de lauriers aux cimes hautes de plus de 40 mètres cachent des surplombs impressionnants .

Cette Laurasylve est un vestige exceptionnel d'un type de forêt autrefois très répandu, qui recouvrait une bonne partie du sud de l'Europe il y a 15 à 40 millions d'années.Elle est classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Le retour par le même chemin se fait sous un soleil qui essaie de retrouver sa place parmi les nuages.